|
|
|
|
Nous sommes ravis d'annoncer le lancement d'une nouvelle rubrique dédiée à nos histoires généalogiques au sein de la newsletter du CM98. Cette initiative vise à mettre en lumière les événements vécus par vos ancêtres.
Nous vous invitons à nous faire part des histoires de vie d'un de vos ancêtres, appuyées par des documents historiques que vous souhaiteriez partager avec nous.
Votre contribution est essentielle. Envoyez vos récits et découvertes familiales à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. à l'attention d'Isabelle Brun-Celcal.
Chaque semaine, nos militants dévoués accompagnent les Antillais dans la recherche de leurs ancêtres, qu'ils soient esclaves, affranchis ou engagés arrivés après l'abolition de l'esclavage. Ces récits familiaux, restés dans l'ombre, constituent une partie intégrante de notre histoire collective.
Aujourd'hui plus que jamais, il est important de transmettre, partager nos histoires. Le 23 mai 1998 a marqué un tournant, révélant que les esclaves étaient des membres de nos familles. En parlant d'eux, nous tissons les fils d'une histoire commune.
Nous sommes impatients de recevoir vos témoignages et nous serions honorés de les partager dans notre newsletter.
|
|
|
|
|
|
L'HISTOIRE DE LOUIS ET DE VICTORINE |
|
|
Au siège social du CM98, se trouve une généalogiste militante et conteuse exceptionnelle, Josée Grard. Chaque mardi, entre 17h et 19h, elle anime l'atelier de généalogie, où résonnent les histoires des familles antillaises. Aujourd'hui, grâce à ses documents d'archives, elle partage avec nous un chapitre de son histoire antillaise : le récit de Louis, son arrière-arrière-arrière-grand-père, et de son épouse, Victorine. |
|
|
Louis, le Nègre Marron
Né vers 1783, Louis a grandi dans les ombres de l'esclavage en Guadeloupe. En 1794, une lueur d'espoir éclaira sa vie : il fut libéré. Mais cette liberté fut de courte durée. En 1802, Napoléon Bonaparte, assoiffé de pouvoir, ordonna le rétablissement de l'esclavage. Les troupes de Louis Delgrès et Joseph Ignace, composées majoritairement d'hommes de couleur, se scindèrent, et une rébellion éclata.
À 23 ans, Louis, alors jeune et vigoureux, s'engagea dans cette lutte pour la liberté. Refusant de redevenir esclave, il combattit avec ferveur aux côtés de Delgrès et Ignace. Cependant, face à la force écrasante des troupes de Richepanse, les rebelles durent battre en retraite. Ignace tomba au combat, Delgrès et ses hommes se sacrifièrent au cri de « Vivre libre ou mourir ! », tandis que Louis, avec quelques compagnons, se réfugia dans les bois, devenant un nègre marron.
|
|
|
|
|
|
Victorine, l'Épouse Inébranlable
Alors qu'il vivait caché dans les hauteurs de Pointe-Noire, Louis rencontra Victorine Fadenal, une femme née vers 1796 à Vieux Habitants. Leur amour fut grandiose malgré les tumultes de l'époque. Le 11 janvier 1845, ils se marièrent, entourés de leur communauté et bénis devant Dieu.
Victorine et Louis eurent neuf enfants, tous nés en esclavage : Victor, Edwige, Louison, Virginie, Paul, Cidalise, Joseph, et Clément. Mais le bonheur fut de courte durée : Louis décéda le 14 janvier 1845, peu après leur mariage.
|
|
|
|
|
Le Combat de Victorine
À l'abolition de l'esclavage, Victorine se battit afin d'obtenir la reconnaissance de ses enfants sous le nom de leur père. Malgré les obstacles bureaucratiques et sociaux, elle ne fléchit pas. Après deux ans de lutte acharnée, le 27 décembre 1850, le tribunal de Basse-Terre lui donna raison. Les neuf enfants furent enfin reconnus comme les descendants légitimes de Louis et Victorine.
L'Héritage Perpétué
À travers la ténacité de Victorine et la bravoure de Louis, leur histoire est devenue un symbole de résilience et de courage. Josée Grard, en partageant cette histoire, rend hommage non seulement à ses ancêtres, mais aussi à tous ceux qui ont lutté pour leur liberté et leur dignité.
|
|
|
|
|
|
|
|
LE CM98 A PARTICIPÉ AUX COMMÉMORATIONS DE L'ARMISTICE CETTE ANNÉE A VERDUN |
|
|
Le samedi 11 novembre, nous étions aux côtés de l'association Nou Ka Bay devant la stèle érigée par cette dernière à Fleury-devant-Douaumont, le 11 novembre 2022, en hommage aux soldats guadeloupéens et martiniquais morts pour la France. |
|
|
|
Le dimanche 12 novembre, à l'invitation de l'Association Pays d'Etain Martinique (Apem), nous avons assisté à l'inauguration du monument dédié aux combattants de Martinique à Douaumont. |
|
|
|
|
|
|
|
LA RÉVOLTE DU CARBET D'OCTOBRE 1822 ! |
|
|
Durant la nuit du 12 au 13 octobre 1822, s'est déroulée l'une des deux révoltes anti-esclavagistes les plus célèbres en Martinique, aux côtés de celle du 22 mai : la révolte du Carbet !
Tout commence à l'habitation Fizel où 31 esclaves ont déclenché l'offensive. Passant d'habitation en habitation, ils tuent deux colons et rassemblent environ 300 personnes qui sont déterminées à marcher sur Saint-Pierre pour y mettre le feu et étendre l'insurrection à toute la Martinique.
François-Xavier Donzelot, le gouverneur, rassemble immédiatement la troupe et les disperse dès le matin du 13 octobre. Il est important de noter que dans cette contre-offensive, la milice des hommes de couleurs libres joue un rôle majeur.
Les révoltés se réfugient dans les hauteurs des Pitons. Vite encerclés, ils se rendent progressivement par petits groupes. Tous, à l'exception de Pierre le chef, qui préfère se jeter d'une falaise.
Leur procès se déroula du 14 au 16 novembre 1822. Sur les 62 prévenus, 21 furent condamnés à mort selon les sanctions prévues par le Code noir.
L'exécution se déroula à Saint-Pierre sur la place Bertin le 19 novembre 1822.
Il manque malheureusement des travaux d'historiens sur cet épisode douloureux de l'Histoire de la Martinique. Vous pouvez néanmoins consulter ce blog : http://revolte-du-carbet.blogspot.com/ et lire la fiction de Jean-Pierre Maurice parue en 2017 : Une révolte d'esclaves au Carbet (1822) à la Martinique.
Respect pour eux !
SR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DÉCOUVERTE ET DÉBAT : HÉROS OUBLIÉS ET CHANTÉ NWEL - ACTIVITÉS CM98 POUR LES VACANCES DE NOËL |
|
|
Pendant la première semaine des vacances de Noël, le "Groupe Jeune du CM98" vous propose deux activités : (sur inscription à la fin du message) :
- Une visite de l'Exposition "We could be heroes" sur les figures oubliées de la lutte contre l'esclavage de Raphaël Barontin. Nous nous donnons RDV le 27 décembre 2023 à 10h15 au Panthéon (Paris) pour une visite conviviale de l'exposition qui sera aussi l'occasion de préparer un futur atelier discussion-débat avec l'artiste. La tranche d'âge est de 15 à 40 ans (ou plus dans la limite des places), parlez-en à vos enfants ! S'il y a des accompagnateurs merci de le préciser dans la rubrique âge. [15 places restantes]
- Une discussion-débat sur le thème du chanté Nwèl et sa place dans notre histoire et dans notre identité. Cet atelier débat aura lieu le 29 décembre 2023 à Paris ou à distance de 14h à 16h. [10 places restantes en présentiel]
Si vous êtes intéressé(e), voici le formulaire d'inscription çi-dessous :
|
|
|
|
|
|
|
|